C'est tôt le matin qu'elle est arrivée à Shirotsume.

Azusa avait pris le premier train en direction de North Fiore, plus précisément à Shirotsume, pour s'affairer d'une tâche plutôt importante en tant que maître de guilde. Parfois, elle se demandait pourquoi c'était elle qui avait été désignée à ce poste, et non quelqu'un d'autre. A vrai dire, elle regrettait de temps en temps de ne pas être restée une simple mage. S'occuper de la guilde n'était pas quelque-chose de facile à faire, mais elle prenait tout de même du plaisir à voir évoluer la joyeuse troupe de Clock Hand et faisait tout son possible pour que l'ambiance et leurs relations ne se dégradent pas.

La journée avait avancé lentement, si bien que, lorsqu'elle eu fini son travail, les 5 heures et demie s'affichaient à l'horloge de la place centrale. Son train arrivait à 7 heures, elle avait donc du temps devant elle. Elle décida de se balader dans la ville, au lieu d'attendre bêtement que le temps se faufile entre ses doigts. Peut-être que quelques idées d'histoires lui viendraient à l'esprit. La fuite du temps, ça pourrait être pas mal tien.

Shirotsume était une petite ville très mignonne. De là, on pouvait admirer l'imposante silhouette du mont Hakobe. Il s'élevait haut, et procurait l'air pur et frais mais doux qui descendait dans la ville. N'empêche que, le soir, il devait faire très froid. Mais ça n'empêchait pas à la verdure de pousser... ce qui était curieux en un sens. Elle se promit de réétudier les fleurs des montagnes dans un futur proche. Pour être joli, ce l'était. Il y avait des maisons rustiques collées les unes contre les autres qui semblaient vieilles mais qui étaient très bien conservées, et très propres au passage; des petites boutiques au rez-de-chaussée et quelques restaurants qui diffusaient une bonne odeur de fromage fondu et de pomme-de-terre. Tout avait l'air si appétissant. Malheureusement, qui dit montagne dit nourriture qui cale. Avec un seul plat, Azusa ne pourrait plus manger pendant 2 ou 3 jours.

Elle alla s'asseoir sur un banc, non loin d'un parterre. Elle eut a peine le temps de se poser qu'elle aperçut une petite fille courir joyeusement pour aller frapper à une porte qui semblait être là ou elle vivait. La porte s'ouvrit sur une jeune femme, qui se mit à sourire dès qu'elle vit l'enfant et qui se retourna pour appeler quelqu'un d'autre "Papa, Maman, venez voir votre petite-enfant qui est rentrée !". C'était donc une famille assez complète qui vivait sous ces toits. Voilà qu'elle se sent mélancolique. Sa maison à la campagne lui manque pas mal. Son passé joyeux et plein de rêves. Ses longues veillées nocturnes sous le regard de la Lune. Sa tête pleine d'imagination de petite enfant. Mais aujourd'hui, c'est son rêve qui s'est réalisé. Et avec la guilde, elle n'en est que comblée. Ensemble, il oeuvre pour la justice et forment comme une grande famille. C'est quelque-chose d'unique pour elle et pour rien au monde elle n'abandonnerai sa troupe. Elle se mit à rêvasser et lorsqu'elle reprit ses esprit, il était déjà 18h40.

Elle décida d'aller attendre le reste du temps dans la gare, car le soleil s'était déjà au deux tiers couché. Le ciel était envahi de nuages gris clair qui filtraient le peu de lumière orangée qu'il restait du grand astre luisant.

- Vivement que le train arrive... fit Azusa, un peu impatiente

A peine sortis de sa bouche que les mots se couvraient d'un grésillement désagréable suivi d'une annonce qui résonnait dans la grande salle :

- Suite à un accident, le train 219 en direction de Magnolia pour 19 heures aujourd'hui sera annulé. Le prochain train est programmé pour 6 heures demain matin. Veuillez vous adresser à l'accueil pour un éventuel changement et un remboursement ainsi que quelques détails. Merci de votre compréhension.

La mage se pressa pour aller changer son billet, essaya de ne pas s'énerver contre la femme du comptoir et sorti dehors pas de très bonne humeur. Le ciel s'était nettement assombri et l'heure du départ du train -qui n'était pas là- s'affichait sur l'horloge. Elle eut une faible pensée pour les éventuelles victimes de l'accident, s'il y en avait un, puis comme une gamine murmura :

- Je veux rentrer... Aah, j'espère que les hôtels ne sont pas tous complets...

HRPG:

"Nous sommes désolés, il faut réserver pour ce mois.", "Ce mois est très complet.", "Toutes les chambres sont prises ce soir." peu importe les paroles, les gestes et les émotion car au final cela voulait dire la même chose. Errant depuis bientôt une heure, Azusa cherchait où loger, toujours avec le sourire. Ce n'est pas en se plaignant que l'on peut arranger les choses.

Il y avait de moins en moins de monde dans les rues car elle s'éloignait de plus en plus quartier animé du village. Elle avait dans sa poitrine cette sentation qui apparaissait lorsqu'elle était seule et qu'elle voulait cacher ce qu'elle faisait. Elle se sentait observée. Elle avait aussi son coeur qui battait plus fort, plus vite. Elle avait peur, non pas de se faire frapper mais peur que quelqu'un ne découvre qu'elle soit désespérée et complètement perdue dans cette ville. Elle dissimulait au mieux qu'elle pouvait sa crainte en marchant le plus calmement possible.
Lorsqu'elle ne vit plus personne autours d'elle et que sa poitrine fut sur le point d'exploser, une personne la prit par derrière comme pour la menacer et lui couvrit la bouche. La jeune maître de guilde se sentit si chétive sur le moment mais s'efforça à ravaler le son qui était sur le point de sortir de sa gorge. Elle ne devait pas être faible afin de conserver l'image de sa guilde. Rien que cette idée lui fit reprendre courage.

- Ne crie pas, la mort ne te réclame pas. Je veux juste savoir où se trouve le restaurant du lion magnifique.

Pourquoi en faire autant pour simplement demander sa route ? Azusa resta droite mais contractée, silencieuse et les yeux fermés, écoutant la voix de la personne mystérieuse qui était derrière elle. Une voix d'homme à la bouche recouverte d'un objet où d'un tissus puisque ce qu'elle avait pu entendre était grave et étouffé. Un homme frileux ou discret. se dit-elle. La jeune femme ouvrit ses paupières légères et posa ses 10 doigts sur la main gantée de l'inconnu qui la baillonnait et qui se dressait derrière elle telle une énorme masse. Elle en pensa ceci : un homme frileux ou discret mais imposant. Elle tenta de soulever la main qui la gênait pour parler, et du s'y prendre a deux reprises n'ayant pas utilisé assez de force la première fois. ...Et fort ajouta-t-elle a sa dernière pensée. Ses lèvres libres de quelques centimètres seulement, elle en profita pour s'exprimer.

- Je ne peux vous répondre si vous couvrez la moitié de mon visage.

Elle remit ses mains le long de son corps restant attentive aux mouvements de l'individu. Il fallait s'attendre à tout et elle était prête à utiliser sa magie pour se défendre.

Elle voulait se libérer ? Oui, je fus imprudent... Elle ne pouvait pas parler si je lui obstruais le seul moyen de communiquer avec moi. Je laissais alors ma main revenir vers moi en passant au dessus de sa tête, je m'éloignais de quelques pas derrière pour retourner là où la lumière n'éclairait que très peu pour ensuite lui répondre d'une manière plus que quelconque.

- Ne te retourne pas, cela serait mieux pour nous deux.

C'était la seule indication que je pouvais lui donner, j'étais maintenant assez loin d'elle pour ne pas qu'elle puisse distingué les parties qui pourraient m'identifier. J'étais attentif au moindre son, au moindre mouvement, je ne devais pas la laisser s'échapper avec une information que je lui avais demandé, au point que celle-ci soit compromise. J'attendais donc sa réponse, même si le temps m'étais compté. Je ne voulais faire de mal qu'à la personne qui avait commis un délit, pas à cette jeune femme qui n'avait rien demandé.

- N'hésite pas, l'hésitation est la clef de la peur et de l'échec. Tu n'as pas a avoir peur.

Même si ma voix était toujours aussi inquiétante je m'efforçais de vouloir être rassurant, espérant que cela marcherait. Au loin, je sentais quelque chose dans le vent, une odeur étrange, comme de la fumée... Je me demandais si cela était en rapport avec l'endroit que je cherchais. Le bruit du fer battant un rythme semblait aussi vouloir dire que des personnes, en armure ou portant du fer voir de l'acier, se déplaçait rapidement...

Spoiler: